La posture de l'hérétique


Puisque j’utiliserais le mot «hérétique» pour me caractériser, à la fois en relation avec la psychanalyse et l’hypnotisme, il serait peut-être bon que j’explique ce que les mots hérésie et hérétique signifient pour moi (voir Kubie, 1963). Le véritable hérétique doit être au moins aussi hérétique à propos de nouvelles théories que les anciennes et de ses propres théories que de celles des autres.
 

En outre, le véritable hérétique ne croit pas en la croyance. Il n'accepte pas la croyance, que ce soit la sienne ou celle de qui que ce soit d'autre, comme base valable pour le progrès dans quelque domaine de la science que ce soit, ni même dans aucun aspect de la culture humaine. Il utilise des hypothèses de travail, en fait beaucoup d’entre elles, mais pas des croyances; et son hypothèse de travail dépend toujours du doute, du scepticisme, du questionnement et de la recherche humble et patiente de preuves approximatives menant à des réponses approximatives, sans jamais espérer atteindre des vérités absolues ni des réponses définitives. Par une autre implication, le véritable hérétique affirme la valeur particulière de la question à laquelle on ne peut pas encore répondre, car elle nous incite à poursuivre la recherche. En effet, sans l'aide de questions sans réponse, aucune recherche n'est jamais lancée.

Le véritable hérétique ne se précipite pas non plus pour mettre en place sa propre nouvelle orthodoxie.
Au lieu de cela, il craint autant ses propres réponses prématurées que celles de quiconque, précisément parce qu'elles ont tendance à interdire les recherches au moment et à l'endroit où elles devraient commencer...


En d'autres termes, l'hérétique ne peut jamais accepter la validité de ces réponses prématurées qui servent immédiatement à bloquer l'enquête et à lancer une nouvelle orthodoxie.

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