Les zones hypnogènes



Je vous ai indiqué, dans la précédente leçon, les principaux moyens qu'on peut employer pour provoquer le sommeil hypnotique, mais je n'ai fait que vous signaler incidemment un procédé d'hypnotisation très simple et très pratique qui consiste à exciter certains points limités du corps des hystériques.

Vous allez en voir tout de suite les effets. Voici une malade chez laquelle il réussit toujours parfaitement; je la fais approcher et je comprime légèrement son pli du coude gauche elle fait aussitôt une petite inspiration et tombe dans la phase du sommeil hypnotique que vous connaissez sous le nom d'état cataleptoïde. Je presse maintenant son ovaire droit et elle revient subitement à l'état de veille...




Il y a là, vous le voyez, un phénomène des plus nets et des plus intéressants, un exempte nouveau de l'influence qu'exercent les excitations périphériques sur le fonctionnement des centres nerveux, par un mécanisme dont nous ignorons encore les détails, mais dont nous avons déjà constaté certains effets en étudiant les zones spasmogènes et spasmo-frénatrices.



Je désigne sous le nom générique de zones hypnogènes, des régions circonscrites du corps dont la pression a pour effets : soit de provoquer instantanément le sommeil hypnotique, soit de modifier les phases du sommeil artificiel, soit de ramener brusquement à l'état de veille les sujets préalablement hypnotisés...



La pression brusque est le mode d'excitation le plus sûrement efficace des zones hypnogènes. Dans un bon nombre de cas, des excitations tout à fait superficielles de la peau qui les recouvre suffisent à mettre en jeu leur excitabilité. Le frôlement léger avec un corps étranger résistant ou non (avec un pinceau à aquarelle, par exemple, ou avec un fragment de papier roulé), l'insufflation simple, le contact de quelques gouttes d'eau chaude ou froide, le rayonnement d'un objet à température élevée, la pulvérisation de quelques gouttes d'éther, le passage d'une secousse électrique peuvent, dans ces cas provoquer, modifier ou faire cesser le sommeil hypnotique.


Lorsque cette compression est pratiquée sur les zones elles mêmes, elle provoque instantanément les spécifiques qui caractérisent les zones hypnogènes. Pratiquée en dehors des zones, elle ne détermine aucun de ces effets; elle peut donner lieu à une douleur plus ou moins vive, mais elle n'endort pas les malades éveilles et ne réveille pas les malades endormis. Les actions hypnogènes que nous étudions ne sont donc pas le résultat d'irritations banales de la peau ou des tissus profonds chez des sujets particulièrement excitables. Elles dépendent directement de l'excitation de certains points limités jouissant de propriétés spéciales. Elles se produisent aussitôt que l'excitation est appliquée sur ces points spéciaux et ne se produisent plus quand la même excitation est portée sur les régions voisines indifférentes

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