Principia Hypnotica

Le sujet 3 fut à nouveau hypnotisé; le complexe précédent fut supprimé et des suggestions d'un désir intense de fumer furent données. En même temps, il fut demandé au sujet de vouloir éviter de fumer , de détester le tabac et de se sentir lié par un désir incontrôlable de fumer, ce qui provoquât une compulsion pour fumer . Au réveil, le sujet manifesta une agitation marquée, fit plusieurs remarques au sujet de mon tabagisme, commenta le fait que je semblais avoir des allumettes et remarqua que j'avais parfois offert aux gens des cigarettes; quand on lui offrit, elle fut rejetée avec le commentaire qu'une cigarette d'une marque spéciale était désirée. Dans la mesure où un paquet de cette marque spéciale fut retrouvé dans le public, une cigarette fut offerte au sujet. Celui-ci la prit à contre cœur et  refusât de fumer à moins que quelqu'un d'autre ne se joigne à l'acte. Après de nombreuses activités dilatoires et des efforts inefficaces pour allumer la ciga

Comme Madame Lefevre pouvait, avec discernement, rendre un compte exact de ses sensations, je la questionnais souvent lorsqu'elle était en somnambulisme. C'est toujours d'une manière si douce et si calme que j'entre dans l'état où je suis , me disait elle, que je ne puis en saisir le moment; c'est comme une sorte d'engourdissement qui frappe tous mes sens à la fois ; je n'ai pas le temps d'y réfléchir.... Une fois endormie, ce sont vos questions seules qui m'en font apercevoir: autrement, je me croirais toujours dans l'état naturel . Quand vous m'ouvrez les yeux, c'est de même un passage insensible d'un état à l'autre; la pesanteur seule et momentanée de mes paupières m'avertit que je les ai eues fermées...

Une suggestion directe fait appel à l'esprit conscient et réussit à initier un comportement lorsque nous sommes en accord avec la suggestion et en mesure de le mettre en œuvre de manière volontaire. Si quelqu'un suggère "fermez la fenêtre" je le ferai si j'ai la capacité physique de le faire et si je conviens que c'est une bonne suggestion. Si l'esprit conscient avait la même capacité de faire toutes sortes de suggestions psychologiques d'une manière agréable et volontaire, alors la psychothérapie serait une simple affaire. Le thérapeute n’aurait qu’à suggérer au patient d’abandonner telle ou telle phobie ou malheur et ce serait la fin de l'intervention. Évidemment cela ne se passe pas comme ça. Les problèmes psychologiques existent justement parce que l'esprit conscient ne sait pas comment initier une expérience psychologique et un changement de comportement au degré souhaité . Dans beaucoup de ces situations, il existe une certaine capacité

Mythe n°3 : L'approche ericksonienne ne nécessite pas de préparation, juste faire confiance à votre inconscient pour faire la bonne chose Cette fausse hypothèse revient à faire entrer un sujet en transe et à lui raconter l’histoire qui lui vient à l’esprit. Ceci est une fausse hypothèse dangereuse qui a été promue dans de nombreux ateliers de formation en communication pour les non professionnels. Je ne sais pas dans quelle mesure cette idée est partagée par des professionnels qualifiés. Cependant, cette conviction est attrayante pour les cliniciens inexpérimentés , car elle stipule que l'éducation formelle, la formation, la supervision professionnelle, la retenue et la sagesse éthique ne sont pas nécessaires pour le thérapeute. En conséquence, on peut s’attendre à ce que les cliniciens moins expérimentés adoptent une telle idée. Bien que ce ne soit pas le contexte approprié pour exposer le sujet au contre-transfert, il suffit simplement d’illustrer que cette idée ne découle

Dans son article "THE NATURE OF HYPNOSIS: ARTIFACT AND ESSENCE", écrit en 1959, Martin T. ORNE nous propose un modèle de travail en hypnose en cours d'étude dans lequel il tente de regrouper diverses théories : - Le désir de la part du sujet de jouer le rôle rôle d'un sujet hypnotisé (Sarbin, 1950; White, 1941), - L'augmentation de la suggestibilité (Hull, 1933) - Une théorie moins bien défini appelée par White "Etat modifié de conscience " et par d'autres," inhibition corticale " (Pavlov, 1923), - La dissociation (Weitzenhoffer, 1953), etc... Il propose d'exploiter le modèle représenté ci-dessous. On y retrouve notamment une interrogation sur la réalité de l' état de transe et de son apport spécifique (ESSENCE)

J'ai établi que toute suggestion tend à se réaliser; mais elle ne se réalise pas toujours. Le sujet peut opposer sa volonté à la tendance instinctive à accepter et à réaliser l'idée. Si je dis à quelqu'un « Regardez-moi », il me regarde. Si je répète l'injonction plusieurs fois, agacé de mon insistance sans but, il ne me regarde plus, il ne veut pas . Un autre a de la faiblesse dans les jambes. Je lui dis de marcher et j'ajoute qu'il peut le faire. Il essaie et ne peut pas . La suggestion ne réussit pas, parce que le sujet ne peut pas; l'idée acceptée veut, mais ne peut pas devenir acte. Le cerveau ne peut pas tout ce qu'il veut. Certains cerveaux peuvent réaliser ce que d'autres également dociles ne peuvent pas. Je suggère du sommeil ou une hallucination: tels peuvent, d'autres ne peuvent pas réaliser l'une ou l'autre de ces suggestions, bien qu'ils acceptent l'idée et ne font aucune résistance. C'est le mécanisme cérébral

En conclusion, on peut mentionner les effets psychiatriques cliniques de la revivification hypnotique de l'expérience traumatique du patient. Malheureusement, aucune étude complète de ces changements n’a été réalisée à ce jour, mais certaines modifications de comportement cliniquement significatives se sont produites. Après la première  revivification hypnotique, malgré l'absence apparente de changement dans son amnésie consciente, le patient perdit complètement ses réactions phobiques associé au fait de visiter la ville où il avait été informateur de la police, bien que, après questionnements, on appris qu'il ne revit pas ses anciens repaires, rationalisant cet échec par une simple explication de manque de temps. Après les deuxième et troisième expériences de revivification, il ne restait aucune trace apparente de ses peurs et il a revisité ses anciens repaires avec toutes les signes de plaisir . Quelques mois plus tard, lors d’une conversation fortuite, il me rappela

La suggestion indirecte consiste à faire passer dans le cerveau du sujet l'idée qui doit se réaliser, sans lui donner la forme d'un ordre direct. La suggestion indirecte est quelquefois très utile à employer chez certains sujets qui présentent une résistance particulière à la suggestion. Cette résistance, du reste, peut être volontaire ou involontaire. … Pour faire une suggestion indirecte, l'opérateur, après avoir endormi son sujet, s'adresse à une autre personne, et, d'une voix haute et assurée, il lui dit : telle chose va se produire ; et en même temps il explique dans tous les détails la suggestion qu'il veut voir se réaliser, en parlant toujours du sujet à la troisième personne. …. Il y a encore d'autres genres de suggestions indirectes que nous devons mentionner : ce sont : la suggestions « Suite d'idées », et la suggestion « suite d'images ». Contrairement à la précédente, ces suggestions, quoique indirectes, peuvent se faire lorsque le s

L’ association libre a été la première technique employée, mais sa réticence consciente à révéler quoi que ce soit de nature personnelle a rendu cela inutile. Par conséquent, elle fut écarté au profit de l'hypnotisme, car elle avait été formée auparavant pour le travail expérimental en hypnose. Lors de l'utilisation de cette technique, le sujet a été hypnotisé et réveillé à plusieurs reprises tout au long de l'enquête, conformément aux besoins de la situation immédiate. Toutes les transes étaient du type somnambulique profond caractérisé par la dissociation et une amnésie apparemment complète pour des suggestions et des expériences de transe. Dans la première transe , il lui fut demandé d'exprimer des associations libres . Elle le fit facilement, en produisant de nombreuses associations "non identifiantes", mais elle persista dans son refus d'état de veille à donner des informations supplémentaires pertinentes. Lorsqu'on lui demanda, en état de tran