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Affichage des articles du juillet, 2019

Le mystère de la suggestion

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Nos ancêtres ne furent décidément que des ignorants pour avoir méconnu de si grandes propriétés aux petites choses ! Où est la raison, même éloignée, de ces faits ? Vous me dites bien, hypnotiseurs, que les centres nerveux du cerveau et de la moelle épinière sont profondément modifiés, qu'il y a prédominance des actes réflexes. Soit! Ce sont là des effets, et nous cherchons des causes proportionnées. Car enfin, j'ai beau y penser, comme le constate M. de Rochas, j'ai beau faire appel à mon imagination et vouloir énergiquement produire l'effet attendu, rien n'y fait, ma volonté ne sera efficace que par votre ordre. Voici donc, d'un coté, ma volonté qui ne peut rien sur ses propres organes dans l'ordre des phénomènes hypnotiques, lorsqu'elle est abandonnée à ses seules énergies. Voici, d'un autre côté, la volonté de l'hypnotiseur qui ne peut rien non plus, dans le même ordre de faits, sur ses propres organes. Et cette volonté étrangère, impuissan

Critique de l'accouchement sous hypnose

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En lisant mes travaux sur l’accouchement naturel, il a été suggéré qu’en Amérique et en Allemagne, les femmes étaient hypnotisées par, à travers ou à cause de moi, dans douze langues différentes du monde entier. Franchement, quand je me suis vu dans le miroir ce matin, j’ai hésité un instant avant d’accepter cette distinction . Je ne dis pas que mes amis ont tort de diagnostiquer la nature de mon enseignement car je ne suis pas une autorité sur le somnambulisme ou l'hypnose éveillé (Waking hypnosis), et je préfère critiquer les sujets auxquels je suis familier. Mais les résultats obtenus par l’enseignement de l’accouchement naturel sont si constants et si omniprésents que ni un individu ni son travail écrit ne peuvent être tenus pour pleinement responsables. Mais on peut lire que «ce type d’hypnose est basé sur une suggestion direct s'appuyant sur le prestige». Peu importe où et comment la naissance d'un enfant se conforme au comportement physiologique, c’est le résultat

La posture de l'hérétique

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Puisque j’utiliserais le mot « hérétique » pour me caractériser, à la fois en relation avec la psychanalyse et l’hypnotisme, il serait peut-être bon que j’explique ce que les mots hérésie et hérétique signifient pour moi (voir Kubie, 1963). Le véritable hérétique doit être au moins aussi hérétique à propos de nouvelles théories que les anciennes et de ses propres théories que de celles des autres .   En outre, le véritable hérétique ne croit pas en la croyance. Il n'accepte pas la croyance, que ce soit la sienne ou celle de qui que ce soit d'autre, comme base valable pour le progrès dans quelque domaine de la science que ce soit, ni même dans aucun aspect de la culture humaine . Il utilise des hypothèses de travail, en fait beaucoup d’entre elles, mais pas des croyances ; et son hypothèse de travail dépend toujours du doute, du scepticisme, du questionnement et de la recherche humble et patiente de preuves approximatives menant à des réponses approximatives, sans jamais esp

La musique du silence

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A la durée du son s'opposent les silences. On pourra s'étonner au premier abord de trouver ce mot à propos de l'émotion musicale, mais rien n'est plus justifié. Je ne par le pas ici des silences qu'on pourrait appeler d'interruption, qui n'ont d'autre effet sur l'organe auditif que d'interrompre la continuité du son et n'ont pas de notation spéciale. Je ne veux pas parler non plus des silences de durée,correspondant exactement aux valeurs de durée des sons qu'ils remplacent et dont ils sont les équivalents négatifs (pause, demi-pause, soupir,etc.); ils n'agissent sur l'émotion que parle rôle qu'ils ont dans la phrase musicale elle-même. Je veux parler surtout des silences qu'on peut appeler silences de suspension ou d'attente . A certains moments, il y a, dans la succession des phrases d'un morceau musical, un arrêt momentané plus ou moins long, pendant lequel toute sonorité est suspendue. Cet arrêt n'a pas d

HypnoAnalyse et profondeur de transe

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Q: Soumettez-vous vos patients en état d'hypnose  à un test afin de déterminer leur profondeur de transe?   Au début, quand je commençais à travailler avec l'hypnose, je le faisais, mais j'ai vite découvert que cela n'était pas nécessaire et créait souvent du découragement chez les patients lorsqu'ils découvraient qu'ils ne pouvaient pas produire certains phénomènes. La seule fois où il m'est nécessaire de tester le niveau de transe, c'est quand je fais de l'hypnoanalyse ou de la mise en place de conflits ou de de techniques expérimentales, qui nécessitent une transe profonde et de préférence somnambulique. Dans ces circonstances, je réalise un test inoffensif en donnant au patient une suggestion posthypnotique de nature fortuite , puis je vérifie s’il est capable de l’exécuter avec une amnésie de ce qui s'est passé en transe.

La fuite dans la guérison

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Entrer dans la réalité de la personne

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ERICKSON : La série d’interventions d’Erickson suit un schéma identifiable. Un schéma comparable peut être retrouvé dans de nombreux cas d’Erickson (cf. Haley, 1973). Ce schéma peut être divisé en trois éléments principaux, qui se produisent dans l’ordre suivant: (1) rencontrer le patient là où il se trouve; JANET : Quand on examine la malade pendant ses convulsions et ses cris de terreur, on est disposé à croire qu'elle n'a conscience de rien, on peut lui crier aux oreilles sans qu'elle réponde, la piquer et la brûler sans qu'elle réagisse. C'est là, comme on sait, une illusion, les phénomènes conscients ne sont pas abolis ; mais l'esprit des malades absorbé par une idée envahissante n'est plus capable de les percevoir ni d'en conserver le souvenir. Il suffit, pour provoquer des manifestations intelligentes, de déterminer des phénomènes en rapport avec ceux que la malade perçoit encore, d'entrer pour ainsi dire dans le rêve. Au moment où Just

Les degrés de réalité

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Nous avons présenté autrefois, à propos des délires de mémoire, des remarques qui sont encore très utiles. J'ai essayé de vous montrer que nous avions des notions très vague sur ce qu'on appelle la réalité. Il est très difficile de dire ce qui est réel, et ce que c'est que du réel. Nous nous figurons communément qu'il n'y a qu'un réel et les gens du peuple disent : c'est réel ou ça ne l'est pas. En fait, nous avons pris l'habitude de distinguer plus exactement beaucoup de degrés de réalité. Vous vous rappelez le tableau que nous faisions autrefois sur les innombrables degrés du réel. Je le résume ici : 1er degré :  CORPS : Chaise, table etc... Nous croyons en l'existence des corps. c'est la réalité la plus vérifiable, par des mouvements 2eme degré : ESPRITS : Nous croyons que vous m'écoutez, que vous pensez; nous croyons que vous comprenez, c'est une croyance qui est aussi nette que celle de la table. C'est une réalité

Schizophrénie, Transe hypnotique et continuation

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E : D'accord. Maintenant, qu'est-ce qui vous préoccupe, messieurs? H: Nous voulons d'abord savoir si vous pensez qu'il existe des similitudes entre la schizophrénie ou les manifestations de la schizophrénie et les manifestations de la transe hypnotique. E: Similitudes et non similarités. H: soit. E: Bien, commençons par une sorte d’analogie. La fièvre associée à la déshydratation est très similaire à la fièvre associée au typhus ou à la pneumonie, mais il s’agit de types de fièvre totalement différents. . . .La signification pour le corps est totalement différente. Le comportement du schizophrène présente de nombreuses similitudes. Mais leur signification pour le sujet hypnotique et celle du sujet schizophrénique sont, à mon avis, totalement différentes. W: Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la manière dont vous les considérez comme différentes? E: L'hallucination chez un sujet hypnotique constitue une expérience subjective dans laquelle il utilise l'exp

Procédé de "covert hypnosis" en milieu médical

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Ce procédé consiste à obtenir, dans un but thérapeutique, un état de sommeil ou analogue au sommeil, sans suggestion verbale, et tout en restant en rapport avec le malade endormi. Pour cela, on cherche à réunir chez le sujet le plus grand nombre de conditions favorables au sommeil, mais en s'abstenant d'évoquer l'idée de dormir. Voici la technique employée. Dans une pièce sombre et silencieuse, on fait asseoir commodément le malade dans un fauteuil, en le priant de relâcher complètement tous ses muscles. Ensuite, sous prétexte de le calmer au moyen d'un courant électrique, on lui applique avec les mains sur le front et la poitrine deux électrodes en plaque. Près du fauteuil, on fait marcher une machine faradique dont le trembleur est réglé de façon à donner un son monotone et continu, mais sans envoyer de courant induit dans les électrodes. Au début de la séance, on prie le malade d'exécuter une série d'inspirations forcées, dilatant le thorax au maximum, et