Plaidoyer pour une suppression des symptômes par suggestion directe


L'élimination des symptômes par la suggestion directe sous hypnose a longtemps été critiquée comme étant à la fois insatisfaisante et dangereuse. Aujourd'hui, toutefois, il est de plus en plus reconnu que de telles critiques ne sont plus justifiées. Certes, étant donné que la suppression des symptômes traite des effets plutôt que des causes, il doit posséder certaines limitations et ses meilleurs résultats ne seront obtenus que si le symptôme a une valeur défensive minimale. Pour cette seule raison, il peut être utilisé avec un succès considérable par le médecin généraliste dans le traitement de nombreuses affections qu'il rencontre de temps à autre dans son cabinet de consultation ou bureau, ses fonctions défensives étant presque négligeables. Dans de tels cas, la simple suppression du symptôme par suggestion hypnotique directe risque peu ou pas d'entraîner un danger.

Malgré cela, les psychiatres à orientation psychanalytique persistent à insister sur les dangers de la suppression des symptômes. Ils soulignent que cela sera souvent suivi de l'apparition d'une anxiété aiguë ou de la production de symptômes de substitution. On ne peut nier que cela se produit parfois lors du traitement des névroses graves résultant de conflits fondamentaux profondément enracinés. Dans de telles circonstances, l'argument selon lequel la suppression directe des symptômes via l'hypnose est à la fois indésirable et éventuellement dangereux peut être pleinement justifié à moins que le thérapeute n'ait suivi la formation psychiatrique nécessaire pour lui permettre de reconnaître la situation et de la gérer rapidement.

Une autre critique est trop souvent faite que les résultats de la suppression des symptômes seront rarement permanents. Or, le médecin généraliste qui utilise l'hypnose est peu susceptible de traiter des cas de cette catégorie. Même s'il était assez imprudent pour essayer, cela causerait peu de dégâts, car je pense qu'il est très peu probable que ses efforts pour éliminer directement les symptômes aboutissent. Plus le symptôme est nécessaire en tant que moyen de défense, plus il sera difficile d'inciter le patient à y renoncer, en dépit des suggestions les plus fortes qu'il aurait pu être donné de faire. Ma propre expérience m'a amené à penser que peu importe la profondeur de l'hypnose, peu de patients abandonneront ainsi leurs symptômes jusqu'à ce qu'ils se sentent assez forts pour s'en passer. En conséquence, j’estime que l’importance de ces prétendus dangers a été grossièrement exagérée.

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