Les 27 conclusions du Général Noizet



1. Le sommeil profond résulte du dégagement aussi complet que possible de la partie du fluide vital qui est destinée à entretenir la sensibilité du cerveau.

2. Toute personne profondément endormie jouit des propriétés du somnambulisme.

3. Tous les hommes ne sont pas susceptibles, dans toutes les circonstances, de tomber en somnambulisme. Cette faculté dépend de leur tempérament et de l’état de leurs organes. L’état de maladie est le plus favorable à la production du somnambulisme.

4. Le sommeil profond peut résulter de plusieurs causes, soit physiques, soit morales. La plus puissante est l’action de l’âme qui, excitée par une forte conviction, opère le dégagement du fluide vital concentré au cerveau. Mais de quelque manière que le sommeil ait été produit le somnambulisme qui en résulte présente toujours des phénomènes de même nature.

5. Les sens cessent leur action pendant le somnambulisme complet, aussi les somnambules sont-ils d’une grande insensibilité corporelle, et ils oublient à leur réveil toutes les idées qui ont pu les occuper pendant leur sommeil profond.

6. Les somnambules jugent les objets extérieurs par l’impression que ces objets font directement sur leur fluide vital; mais il faut pour établir ce jugement que leur attention soit dirigée sur l’impression reçue.

7. Il résulte de ce qui précède que, dans le somnambulisme artificiel, les somnambules ne sont sensibles qu’à ce qui provient de leur magnétiseur ou des personnes sur lesquelles celui-ci leur fait porter leur attention.

8. L’âme pendant le somnambulisme n’agit plus particulièrement sur le cerveau, mais directement où la volonté dirige son action. Cette action a toujours lieu, selon l’hypothèse qui a été admise, par l’intermédiaire du fluide vital.

9. Les somnambules peuvent à volonté réveiller un quelconque de leurs sens, ou faire en sorte de garder au réveil le souvenir de quelques-uns des actes de leur état de somnambulisme. Il est à remarquer que lorsque je parle de la volonté des somnambules, on doit entendre celle qui leur est exprimée par le magnétiseur, s’il s’agit de somnambulisme artificiel.

10. Les magnétiseurs peuvent faire éprouver à leurs somnambules toutes les illusions imaginables, parce que les sensations, résidant uniquement dans l’âme, peuvent être créées par elle indépendamment des impressions qui y donnent ordinairement lieu.

11 . Il suffît que pendant son sommeil un somnambule ait la volonté de faire plus tard une certaine action pour qu’il soit incité pendant son état de veille à accomplir cette action sans se rendre raison de la cause de sa détermination. Peut-être les émissaires du Vieux de la montagne, si ce qu’on en raconte a quelque fondement, n’avaient-ils une volonté si constante et si déterminée que parce qu’elle était née au milieu d’une espèce de somnambulisme produit par des liqueurs enivrantes.

12. Les somnambules peuvent sentir la volonté et les idées dominantes de leur magnétiseur par la modification que le fluide vital de celui-ci imprime au leur en raison de ces idées. Ce phénomène sert à expliquer les exemples de sympathie que l’on rencontre quelquefois dans la vie ordinaire.

13. Toutes les facultés intellectuelles, et particulièrement la mémoire et l’imagination, prennent un grand développement dans le somnambulisme.

14. Les notions que les somnambules acquièrent des objets qui les environnent diffèrent essentiellement de celles qu’ils en prendraient dans l’état de veille, et leurs jugements peuvent être considérés comme instinctifs, aussi ne font-ils qu’exprimer ce que leur montre leur imagination lorsqu’ils font la description d’un objet qu’ils prétendent voir.

15. Les somnambules ont le sentiment de l’état de leurs organes, et peuvent indiquer les altérations qu'ils éprouvent par suite de quelque maladie.

16. Les somnambules malades peuvent sentir quels sont les remèdes les plus propres à rétablir l’harmonie de leurs organes.

17. Les illusions dont les somnambules sont susceptibles peuvent être mises à profit pour le traitement de leurs maladies; la conviction de l’action salutaire d’un remède suffit pour les soulager en effet.

18. Les somnambules peuvent apprécier le temps avec une grande exactitude.

19. Ils peuvent, à l’aide de leur jugement instinctif, prévoir les changements prochains qui doivent s’opérer dans leur organisme.

20. Les somnambules étant sensibles à la présence du fluide vital des personnes sur lesquelles ils portent leur attention, jugent par l’impression que fait sur eux ce fluide de l’état de la santé de ces personnes, et peuvent en conséquence indiquer comme pour eux-mêmes les remèdes qui leur conviennent ou prévoir les diverses crises de leurs maladies.

21. Le magnétisme animal proprement dit offre un moyen particulier de produire le somnambulisme.

22. Les effets du magnétisme animal résultent de l’action que le fluide vital du magnétiseur, mû par sa volonté, exerce sur celui de la personne magnétisée. Ces effets sont ordinairement salutaires.

23. Les résultats les plus sensibles de l’action du magnétisme sont des sensations diverses de froid ou de chaud, des mouvements convulsifs, un engourdissement dans les membres, un changement dans l’état du pouls, un assoupissement, enfin un sommeil quelquefois assez profond pour donner lieu au somnambulisme.

24. Rarement les effets ci-dessus résultent entièrement de l’action magnétique; la conviction de la personne magnétisée y a le plus souvent une grande part.


25. On appelle corps magnétisé tout objet touché par un magnétiseur avec la volonté de fixer sur lui une certaine masse de fluide vital.

26. La plupart des propriétés attribuées aux corps magnétisés leur sont étrangères, et les effets que l’on observe proviennent le plus souvent de la confiance que les personnes qui les emploient ont dans leur efficacité. Ils agissent physiquement cependant en produisant sur le fluide vital des somnambules une impression analogue à celle qui résulterait de la présence du magnétiseur lui même.

27. Les somnambules peuvent même, sans qu’un objet ait été magnétisé, reconnaître s’il appartient à une personne saine ou à un malade qui l’aurait porté sur lui, et indiquer dans certains cas le genre de maladie dont cette personne est affectée.

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