Une simple goutte de conscience



Il n'est pas toujours facile de reconnaître l'état mental d'un sujet en état d'hypnose, en particulier dans les illusions sensorielles suggérées car il n'est nullement nécessaire que l'illusion sensorielle domine toute la conscience. Si, dans de nombreux cas, toute pensée et action dépend de l'illusion, dans d'autres cas, les effets sont moins complets. Je crois même que la plupart des sujets gardent, pendant la durée de l'illusion, une faible conscience qu'ils sont dans une situation fictive.

Par exemple, je suggère à un sujet qu'il est au combat et doit se battre. Une lutte imaginaire commence aussitôt et il frappe en l'air. Quand je suggère que le tissu sur la table est un ennemi, il l'attaque. Je suggère que l'une des personnes présentes est un ennemi et, tout en poursuivant le combat, le sujet veille à ne pas frapper cette personne. Naturellement, cela ressemble à de la simulation, et j'étais d'abord enclin à le penser moi-même. Cependant, la répétition de telles expériences m'a forcé à conclure qu'il s'agissait de véritables hypnoses typiques, dans lesquelles, malgré les illusions sensorielles, il existait une faible conscience du rêve qui influençait les actions du sujet. Cette faible conscience de son environnement réel a empêché le sujet de frapper l'être humain, mais l'a laissé libre de frapper le tissu.

Beaucoup peuvent, peut-être, considérer ce comportement du sujet comme un pur automatisme. Comme nous, en marchant dans la rue et en lisant un journal, prenons soin d'éviter automatiquement de frapper contre les passants, le sujet en état d'hypnose évite de frapper une autre personne, bien qu'il ne soit que vaguement ou pas du tout conscient de son existence.

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