Tout n'est pas Suggestion - Version Blog




Mais on est encore moins en droit de considérer comme effets d’une « autosuggestion », tous les phénomènes qu’on attribuait autrefois à « l’imagination », comme, par exemple, ce fait que le bègue bégaie surtout quand il essaie de ne pas le faire, ou que la personne qui souhaite de ne pas rougir, chasse avec plus de force le sang dans son visage, ou qu’enfin l’on peut à plaisir entendre toute espèce de mélodie dans le roulement des roues ou dans le bruit d’un moulin.
Mais c’est hors sens que de ranger sous le terme de suggestion les phénomènes qui vont de l’association et de l’assimilation normales jusqu’à l’illusion plus ou moins fantastiques et aux erreurs des sens, et de changer ce terme en une idée universelle qui, par là même qu’elle doit tout signifier, ne signifie plus rien en somme. Il ne prend une valeur psychologique que quand on indique les processus psychiques élémentaires qu’on entend dénommer et unir tout particulièrement par ce mot.

Or si nous prenons comme point de départ le fait qui entraîne immédiatement l’état hypnotique, puis les actes et les phénomènes sensoriels qui s’y manifestent et différent de ceux de l’état de veille, nous pourrons toujours ramener la suggestion à des associations qui s’emparent si bien de la conscience que les liaisons psychiques antagonistes demeurent sans effet.
Je dirai, en d’autres termes, que la suggestion est une association accompagnée d’une concentration de la conscience sur les représentations engendrées par l’association.

C’est pourquoi une perception sensible ordinaire n’est pas plus une suggestion, à la considérer de près, qu’une illusion qui survient dans des conditions normales ou que l’assimilation illusoire, provoquée arbitrairement, des impressions optiques et acoustiques, comme sont, par exemple, celles d’un nuage et d’un animal, du bruit d’une voiture et d’une mélodie. Tous ces phénomènes ont en commun avec la suggestion l’association fondamentale, et peuvent en conséquence se trouver naturellement ou incidemment en contact plus ou moins direct avec elle. Mais ce qui leur fait défaut , c’est cette concentration de la conscience qui rend seule possibles les effets propres de la suggestion, sans lesquels celle-ci n’existerait pas comme idée particulière.




Posts les plus consultés de ce blog

La theorie de la Néodissociation d' Ernest Hilgard

Les zones hypnogènes

Erickson et le mythe des métaphores