Les mécanismes de la régression


Dix étudiants universitaires âgés de 17 à 26 ans ont été utilisés pour une évaluation expérimentale de la régression de l'âge hypnotique. Dans l’hypnose somnambulique, on suggéra qu'ils avaient six ans et on fit des enregistrements de Rorschach ainsi que des échantillons de dessins et d’écritures. Pour la phase de contrôle, la même procédure a été suivi avec les mêmes sujets à l'état de veille. Des dessins authentiques d'enfance réalisés à l'âge de six ans par un des sujets et un test de Rorschach donné à cet âge à un autre sujet étaient disponibles et ont été utilisés pour une étude comparative.

Aucun changement cohérent dans les résultats de Rorschach obtenus pendant l'hypnose n'a pu être observé. Bien que les enregistrements de Rorschach régressés de manière hypnotique soient toujours substantiellement différents des enregistrements de contrôle normaux, les différences ne suivent aucun schéma régulier ou intelligible. Les incohérences frappantes dans le comportement de 5 sujets ont fourni une preuve supplémentaire que des aspects importants de la personnalité adulte n’avaient nullement souffert d’ablation à la suite de la régression suggérée par hypnose.

Sur la base de ces expériences, les conclusions peuvent être résumées comme suit: Ni la technique de Rorschach ni les dessins et les échantillons manuscrits ont mis en évidence une régression vraie ou complète. La personnalité reste adulte après la suggestion de régression à l'âge de six ans en hypnose. Les termes "régression en âge" ou "ablation de la personnalité" semblent inappropriés. Les changements observés dans le comportement des sujets et dans les tests utilisés peuvent être considérés comme des jeux de rôles principalement sur le plan émotionnel. Ils peuvent s’expliquer en termes de structuration d’une situation subjectivement réelle et de réaction à celle-ci d’une manière appropriée sur le plan émotionnel et intellectuel.

Étant donné que cette situation n’est pas identique à celle du sujet à l’âge de six ans, mais est composée de souvenirs s’étalant sur une longue période et complétée par des confabulations adaptées, la ressemblance avec le comportement d’un enfant est plus apparente que réelle. Les sujets régressés présentent de nombreuses incohérences qu’ils reconnaissent facilement à l'état de veille normal. Il est donc impossible de reconstruire une histoire de vie objectivement vraie à partir de données obtenues par un tel mode.

Les expériences entreprises dans cette étude n'ont aucune incidence sur l'efficacité thérapeutique de la technique de régression hypnotique. Le processus de catharsis est facilité par la réalité momentanée de la situation hypnotique structurée, et il est fort probable qu'une reconstruction de l'historique de vie du patient sur la base de données obtenues hypnotiquement possède une validité subjective suffisante pour constituer une aide importante au traitement.

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