Le pouvoir de déduction des somnambules


Nous ne voulons pas étaler ici des preuves à l'appui de l'exaltation des facultés intellectuelles chez les somnambules, tous les auteurs en rapportent assez d'exemples pour que nous nous dispensions d'y joindre notre contingent. Ce qui nous a le plus frappé, c'est la puissance de déduction de ces rêveurs. Sur un grand nombre, on peut saisir des opérations d'esprit dont ils sont incapables dans leur
état ordinaire.

Quand on le leur suggère, ils mettent leurs sens et leur mémoire au service de leur raison et, s'ils partent de prémisses vraies, ils arrivent parfois à des résultats qui mettent les esprits forts en méfiance ou en déroute. Quelle que soit la conséquence de leur élaboration intellectuelle, la trame de leur raisonnement est logique et rapide, c'est ce qui fait croire qu'ils parlent par inspiration, quand, en un clin-d'œil, ils répondent à une question à laquelle on ne peut d'ordinaire arriver que par une longue déduction.

Nous avons pu nous faire rendre compte, par des somnambules, de la marche qu'avait suivie leur pensée après qu'ils nous avaient répondu avec une rare lucidité. De prime abord, les réponses qu'ils donnent leur paraissent intuitives, mais, en les aidant, on finit par leur faire disséquer le travail de leur esprit et l'on remarque comment, sans qu'ils s'en aperçoivent, ces dormeurs vont avec sens dans leurs déductions.

Nous sommes à nous étonner que les magnétistes n'aient pas éduqué des somnambules à résoudre des problèmes comme en résolvent les frères Mondeux et le vosgien Grandemange qui sont, les deux premiers dans un état voisin de l'idiotisme et, le dernier, sans bras ni jambes, conditions congéniales et exceptionnelles favorisant l'accumulation de l'attention sur une seule faculté, comme il arrive dans le sommeil profond où l'on est à l'abri de toute distraction venant du dehors.

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