Indicateurs de la force psychologique


On a quelque peine à faire introduire dans le langage de la psychologie les notions de force, de mesure, de dimension ; on résiste à cette interprétation, parce qu'il y a un vieux souvenir du Moyen Age, du danger de l'interprétation par des forces occultes...

En physique, on nous présente les forces comme un mode d'explication de certains phénomènes. Dans cette explication, le fait même de la variation des ces phénomènes, sa présence ou sa disparition, est en rapport régulier avec des degrés d'un autre phénomène. Cet autre phénomène, pour être appelé force, doit être plus général que le premier...

Nous n'en sommes pas là dans les sciences de l'esprit, et la mesure des phénomènes est difficile et aléatoire...

Pour nous entendre, il faut nous mettre d'accord sur les phénomènes qui seraient la manifestation de ces forces, ce que nous appelions dernièrement les symptômes dynamiques, des états particuliers parfaitement observables, qui seraient du domaine de l'observation courante, phénomènes qui varieraient en proportion avec un autre phénomène, mais un autre phénomène qui se rencontrerait partout, dans beaucoup de circonstances, et qui serait susceptible de variations et de mesure.

L'étude de la force psychologique doit donc commencer par la détermination de symptômes dynamiques qui peuvent être compris de cette façon.Ces symptômes se trouvent , à mon avis, dans tous les phénomènes psychologiques sans exception, avec un peu de précision on pourrait les retrouver partout. Mais ils ne sont pas toujours aussi visibles, aussi nets et il y a des groupes de faits dans lesquels ces symptômes s'observent difficilement.

Cette remarque a une importance historique. Depuis le XVIIe siècle, la psychologie portait principalement sur les phénomènes les plus élevés, phénomènes de raisonnement philosophique, phénomènes de pensée abstraite. Or, précisément, dans ces phénomènes-là les symptômes dynamiques existent à mon avis, mais ils sont peu visibles, pour la bonne raison que – nous le verrons de plus en plus – la pensée dépense très peu de force ; elle en dépense très peu, les variations de cette force ne sont pas très visibles.

Donc ce n'est pas dans la pensée abstraite qu'on trouvera vite des symptômes dynamiques très nets. Il faut prendre des phénomènes moraux plus concrets, c'est à dire plus en rapport avec l'action, car c'est dans l'action que se trouvent les phénomènes psychologiques les plus caractéristiques, ceux qui manifestent le mieux ces variations de la force morale....

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