La dilution du trauma


Note perso : Durant ce moment de la séance, Erickson interroge le sujet en régression sur un événement fâcheux qui s'est produit à l'âge de 4 ans. Au moment où elle échange avec Erickson, elle se situe plus loin dans le futur (vers l'âge de 9 ans) Elle parle d'un certain M. Smith qui l'aurait traumatisé dans l'enfance, en la jetant dans l'eau pour lui apprendre à nager (Scène qu'elle a revécu dans la séance précédente avec Erickson). Ce personnage est au départ vu comme un odieux personnage par le sujet, sans nuance...

Sujet : Je ne sais pas quoi vous dire sur lui. Il vivait dans la maison d'à côté et il avait deux jeunes enfants, Alicia et Barney. Ils étaient vraiment mignons. Lui était Allemand – des cheveux blonds – très grand.

(….)

Erickson : M. Smith correspond au souvenir d'un homme qui a fait quelque chose de mal. Mais Alicia et Barney sont des petits amis pour elle. Ils n'étaient pas mauvais comme M. Smith.

Rossi : « Ils étaient vraiment mignons »

Erickson : Elle modifie maintenant son souvenir !

Rossi : C'est donc une partie importante du processus hypnothérapique. Dans le souvenir traumatique de départ avec M. Smith, elle introduit maintenant des souvenirs plus agréables relatifs à ses mignons compagnons de jeux. Elle modifie ou dilue le souvenir traumatique de départ. Nous pourrions dire qu'elle commence à changer subtilement la « carte » de son souvenir traumatique ancien. Chaque fois qu'un souvenir traumatique est revu en hypnose, c'est une occasion de le diluer en lui ajoutant de nouveaux contenus agréables, non traumatiques, jusqu'à ce que, finalement, le trauma ne deviennent qu'une partie insignifiante du tout.
 

Comme la transe facilite une reviviscence plus vivante sur le plan idéodynamique du souvenir traumatique original, les nouveaux contenus plus agréables qui s'y ajoutent ont l'occasion de se lier ou de s'associer plus étroitement au traumatisme. Une véritable dilution se produit ainsi...
 

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