Guérisseur 2.0

 


La loi qui règle en Amérique l'exercice de la médecine n'est pas absolument comparable à la nôtre : elle permet à diverses écoles de médecine (le valeur inégale de décerner le titre de docteur en médecine :  c'est au public à apprécier la valeur du titre décerné par telle ou telle école).
Mrs. Eddy assurait une belle clientèle à celui qui serait pourvu du titre qu'elle- décernait et elle accordait ce titre moyennant finance après quelques vagues et rapides études de métaphysique.

Les guérisseurs sont ainsi recrutés très facilement dans toutes les classes de la population. « Ce sont d'anciens maitres d'école, des modistes, des tailleurs, (les musiciens, des mères de famille et des jeunes femmes sans vocation. » Il faut voir, dans l'étude de M. G. Milmine, l'enthousiasme d'un vieux marin quand il apprend qu'il peut, après avoir il est vrai versé 800 dollars, devenir en trois semaines un médecin merveilleux. Il y a là une séduction irrésistible pour une foule de pauvres diables qui cherchent à gagner leur vie et le succès de l'école une fois bien reconnu, Mrs. Eddy était assurée de ne jamais manquer de disciples. . .
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Il semble résulter de ces remarques que la thérapeutique métaphysique de Quimby, de Mrs. Eddy et de leurs successeurs se rapproche étrangement de la thérapeutique par les miracles. Nous retrouvons un même traitement uniforme appliqué à tous les cas possibles, la même incertitude dans les constatations, la même ignorance des conditions particulières qui jouent un rôle dans les transformations constatées.

Il y a évidemment de l'analogie : les deux thérapeutiques dérivent l'une de l'autre et cela est bien mis en, évidence par le caractère religieux que conserve encore la Christian science. Cependant il serait, injuste de confondre complètement ces deux pratiques et de, ne pas voir le progrès qui s'est accompli en passant de l'une à l'autre. Dans les  miracles l'opérateur et le malade agissent complètement à l'aveugle : ils savent qu'ils ont affaire à un grand pouvoir susceptible de devenir très utile, mais ils ne savent pas du tout où est ce pouvoir, ni de quelle nature il peut bien être. C'est pourquoi ils l'attribuent vaguement à Apollon où à la sainte Vierge.

Les auteurs des traitements métaphysiques sont déjà plus avancés, ils ont fait une grande découverte c'est que ce pouvoir mystérieux est dans l'esprit de l'homme. Ils ne font pas appel à une force entièrement occulte et extérieure, ils savent qu'il faut faire appel à une force intérieure à l'homme lui-même, à sa pensée. Cette idée que la pensée humaine est puissante même contre les maladies du corps a germé peu à peu dans les études du magnétisme animal, elle s'est épanouie en plein jour pour la première fois dans la « Science chrétienne » et c'est là un mérite qu'il faut savoir reconnaitre.


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